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Le grand politologue Guy Laforest s’est imposé à la fois comme une figure marquante de la science politique canadienne et comme un gestionnaire hors pair de plusieurs organisations éminentes de la vie universitaire et intellectuelle du pays. Professeur invité dans de nombreuses universités étrangères, il est aussi un expert du fédéralisme très sollicité par les médias.

Le fédéralisme et la place du Québec

Professeur respecté pour ses travaux sur l’histoire philosophique du politique ainsi que sur l’actualisation de la démocratie libérale au sein d’une école canado-québécoise de la diversité et de la démocratie, Guy Laforest est reconnu pour être un grand spécialiste des enjeux constitutionnels et référendaires au Canada. Proposer une interprétation critique du fédéralisme canadien et de la place du Québec dans ce système, au regard de la philosophie politique et de l’histoire intellectuelle, a été l’une de ses grandes préoccupations. Il a d’ailleurs été le politologue québécois le plus souvent interviewé par les médias du Canada anglais sur ce thème au cours des 30 dernières années. Le professeur Laforest a également réalisé des études approfondies sur deux figures politico-intellectuelles majeures, Pierre-Elliot Trudeau et Charles Taylor.

Auteur prolifique, il a rédigé 6 ouvrages, 82 chapitres d’ouvrages collectifs et 49 articles scientifiques. Directeur de 25 ouvrages collectifs, il a aussi dirigé une collection aux Presses de l’Université Laval qui comporte 49 titres et présenté plus de 225 communications savantes dans 5 langues différentes (français, anglais, espagnol, catalan et allemand). Il a, de surcroît, été invité à faire des exposés au Bureau du Conseil privé à Ottawa et au Secrétariat du Québec des relations canadiennes.

Polyglotte, il a enseigné en Belgique, en Espagne, en Autriche et aux États-Unis. En outre, très engagé dans l’avancement de la recherche, il a participé à l’organisation d’une trentaine de colloques.Au-delà de la théorie, Guy Laforest s’est également impliqué en politique. De 2002 à 2004, il a été président de l’Action démocratique du Québec.

Le monde universitaire

Le professeur Laforest s’est aussi démarqué par son engagement soutenu dans des organisations visant la promotion et la progression de la recherche universitaire. Il a, par exemple, assumé des responsabilités au sein de l’Association internationale des études québécoises, en plus d’avoir été président du comité scientifique pour le congrès annuel de la Fédération des sciences humaines en 2001 et coprésident du comité scientifique pour le congrès  annuel de l’Acfas en 2013. Au moment de sa retraite de l’Université Laval en 2017, il amorçait un mandat de président de la Fédération des sciences humaines et il était membre du conseil d’administration de l’Acfas.

Après être devenu en 2013 chevalier de l’Ordre de la Pléiade, une distinction qui reconnaît les mérites de celles et ceux qui se sont distingués en servant les idéaux de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, il a intégré l’Académie des sciences sociales de la Société royale du Canada en 2014. Au sein de cette société, il a été membre pendant deux ans du comité sur les rapports d’experts puis membre du groupe de travail sur le futur de l’enseignement supérieur au Canada.
Peu de gens ont laissé une empreinte aussi profonde que la sienne dans les recherches en science politique au Québec et au Canada. Ainsi, pour couronner sa longue et fructueuse carrière, Guy Laforest a été nommé, de 2017 à 2022, directeur général de l’École nationale d’administration publique.