Aller au contenu principal

Grand théoricien de la gélivité des sols, Jean-Marie Konrad a été titulaire de deux chaires de recherche industrielle sur une période de 20 ans. Alliant adroitement recherches fondamentales et appliquées, il a développé de précieux outils dans les domaines des fondations, des routes, des barrages, des pipelines et des mines, contribuant ainsi au développement du Grand Nord.

Une théorie salutaire pour les milieux nordiques

À la tête de deux chaires de recherche industrielle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, Jean-Marie Konrad a toujours travaillé de pair avec des firmes de génie-conseil et des laboratoires privés, favorisant les partenariats axés sur la recherche durable avec des retombées concrètes. Par exemple, ses travaux dans le domaine des chaussées ont permis la mise au point d’outils de conception prenant en compte l’action du gel et des autres phénomènes thermiques. D’autres travaux ont contribué à l’élaboration de méthodes de mesure et d’échantillonnage in situ, notamment le piézocône qui fait maintenant partie des outils usuels de caractérisation des sols ainsi que l’échantillonnage par la gélatine.

Le réputé chercheur a aussi contribué à la compréhension du comportement mécanique des matériaux de construction sous sollicitation sismique et au développement de modèles pour prédire les déformations des grands barrages en remblai. D’ailleurs, ses recherches dans ce domaine ont amené une meilleure compréhension des phénomènes d’érosion interne responsables de près de la moitié des ruptures ou autres incidents répertoriés dans le monde.

À ces contributions remarquables s’ajoute sa théorie sur la gélivité des sols qui, combinée aux modèles de description des sols, constitue encore à ce jour la seule qui soit réellement applicable en ingénierie pour prédire l’action du gel des sols dans les pays nordiques .

Toujours actif, le professeur Konrad collabore présentement à la mise au point d’une nouvelle cellule triaxiale à cylindre creux pour la caractérisation des sols sous sollicitation sismique.

Il n’est guère étonnant que le père de cette série d’innovations jouisse d’une réputation fort enviable, aussi tributaire des quelque 300 articles scientifiques – dont plusieurs primés – qu’il a publiés. Cette immense notoriété lui a notamment permis d’être nommé vice-président de la Société canadienne de géotechnique en 2012 et en 2013. De plus, il est un expert très prisé dans les projets plus délicats et les causes juridiques.

Un enseignement recherché

Une grande partie des ingénieures et ingénieurs canadiens ont eu la chance de bénéficier indirectement de ses enseignements puisque Jean-Marie Konrad a rédigé une portion du très consulté Manuel canadien d’ingénierie des fondations. De manière plus directe, il a formé plus de 80 étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs et stagiaires postdoctoraux, en plus d’avoir côtoyé celles et ceux qui ont fréquenté les laboratoires de géotechnique de l’Université Laval, sous sa responsabilité pendant de nombreuses années.

Pour souligner la qualité indéniable de ses travaux et leur incidence majeure dans la pratique de l’ingénierie, de nombreuses distinctions lui ont été décernées. Fellow de l’Académie canadienne du génie et de de l’Institut canadien des ingénieurs, le professeur Konrad a, entre autres, reçu le Prix du ministère des Affaires municipales et de la Métropole et le prix Roger-J.E.-Brown, remis tous les deux ans par la Société canadienne de géotechnique, pour une contribution exceptionnelle à la science concernant le pergélisol. En 2018, il a été décoré de la médaille commémorative du 150e anniversaire du Sénat, en reconnaissance de son apport significatif à la société canadienne.